Depuis de très nombreuses années, AVSF promeut l’agroécologie pour augmenter la productivité agricole paysanne, favoriser la sécurité alimentaire et améliorer la résilience aux aléas climatiques, en préservant les ressources naturelles.

Les succès obtenus sont indéniables en termes de productivité, de revenus paysans et d’effets positifs à l’égard des consommateurs. C’est pour ces raisons qu’AVSF déploie depuis 5 ans des campagnes de sensibilisation auprès du grand public et des consommateurs sur l’urgence de défendre en France et dans les pays du Sud ces agricultures paysannes et les nécessaires transitions agroécologiques.

Au niveau des fermes et des élevages paysans, AVSF promeut une diversité de pratiques : gestion et conservation des eaux et des sols, agroforesterie, lutte biologique et alternatives aux pesticides, semences paysannes, diversification, associations et successions de cultures, intégration agriculture-élevage, emploi de fumures organiques et compostage, médecine ethno-vétérinaire, etc. Encore faut-il que ces pratiques s’ajustent aux contraintes de production réelles (forte érosion et dégradation des sols, déboisement, usage inadapté de pesticides, engrais minéraux d’origine chimique ou antibiotiques, etc.) et qu’elles ne soient pas trop exigeantes en main d’œuvre ! Un solide diagnostic agraire en amont avec les organisations paysannes, les ONG et collectivités locales permet d’identifier les défis à relever et les pratiques à soutenir ou expérimenter.

La réussite de telles transitions implique aussi d’accompagner les acteurs des territoires à lever les contraintes auxquelles sont confrontés les paysans.

À l’échelle du terroir villageois ou communal, il s’agit de repenser l’aménagement du territoire avec les populations et les élus locaux, grâce à la cartographie participative par exemple, et d’identifier les investissements les plus pertinents ou de nouvelles règles de gestion collective des ressources.

À l’échelle de l’exploitation, de petits équipements (charrette, fosse fumière, parc à bétail), facilitent l’intégration de pratiques agroécologiques et limitent la pénibilité du travail, comme en Afrique, où une simple charrette permet le transport de fumier, de compost ou de plants pour reboiser. Il faut aussi soutenir l’élevage, fournisseur de matière organique ou de force de travail, et composante à part entière des projets en agroécologie d’AVSF : appui à la gestion et valorisation de pâturages naturels, récupération de pratiques ethnovétérinaires pour pallier l’accès limité à la médecine vétérinaire conventionnelle (distance, conditions de transport inadéquates, coût, qualité, etc.). Refonder les dispositifs d’appui-conseil aux paysans plus horizontaux, ainsi que les cursus d’enseignement des cadres et techniciens, et accroître le dialogue avec la communauté scientifique pour enrichir et documenter les transitions agroécologiques sont également indispensables pour des solutions réellement adaptées aux conditions locales.

60 projets de développement soutenus par AVSF dans 18 pays

Il faut veiller in fine à une rémunération juste du travail et des produits paysans par des filières adaptées (certifications ou labellisations, circuits courts, etc.), ou encore des services écosystémiques qu’ils rendent pour la protection de biens publics : sols, eau, biodiversité, paysages, climat.

On l’aura compris : ces transitions requièrent des politiques publiques adaptées, alors que tous ne sont pas encore convaincus de leur bien-fondé. Aussi la mesure des performances de l’agroécologie constitue-t-elle un axe fort du travail d’AVSF, pour élaborer des références destinées à convaincre, dans le nécessaire dialogue politique avec les décideurs et financeurs.

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières Association Reconnue d'Utilité Publique
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