Depuis 2014, AVSF a travaillé dans les régions d’Anosy et Androy, méridionales et enclavées, menacées par l’insécurité alimentaire. 33 salariés ont œuvré à ce projet, au profit de 4700 ménages de paysans.

La zone du projet est l’une des plus pauvres de Madagascar et l’une des plus impactées par le changement climatique avec une terre aride, des pluies irrégulières et des périodes de sécheresse de plus en plus longues. Dans ce contexte, AVSF travaille à la diversification agroécologique des productions. En s’appuyant sur un réseau de paysans pilotes et de petites organisations paysannes, l’équipe a accompagné des essais de techniques agricoles améliorées pour réduire l’insécurité alimentaire et la pauvreté, favoriser la résilience des populations, et aussi garantir une production agricole rémunératrice et durable.

Des résultats spectaculaires

Le bilan chiffré du projet AVSF démontre son efficacité :

  • 10 pratiques agricoles améliorées, une trentaine de points d’eau installés
  • plus de 14 nouvelles variétés cultivées et consommées
  • 200 groupements accompagnés (à 50% féminins)
  • 3000 personnes pratiquant régulièrement l’agroécologie
  • 6 greniers collectifs et 21 greniers individuels construits
  • 6 foires régionales ou nationales et 2 concours agricoles organisés…

Concrètement, tout cela a permis de réduire de presque de moitié la difficile période de soudure (sans culture) qui durait auparavant de décembre à mai. Les conditions de vie des communautés paysannes se sont considérablement améliorées, mais ces résultats ont été possibles grâce des réflexions et des actions concertées.

Chercher et trouver ensemble…

Une réflexion collective préliminaire a été menée par des techniciens auprès de différents groupes de paysans, l’idée étant de trouver ensemble des pratiques de culture adaptées au contexte. Les nombreuses contraintes (manque de pluie, érosion des sols, présence de nuisibles, infertilité du sol, difficile accès aux intrants et aux matériels agricoles) ont constitué le socle de la recherche. Et elles ont permis de faire émerger de nouvelles pratiques, telles que l’association de cultures, l’utilisation des brise-vent, ou la technique des « billons améliorés ».

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Le succès des « billons améliorés »

Des rendements multipliés par 3

L’idée générale est de faire évoluer les pratiques de culture mais en s’adaptant aux ressources locales, et la technique du « billon amélioré » a fait évoluer positivement la culture du manioc. La méthode traditionnelle consiste à aménager à la bèche, dans les champs, des rangées de petites buttes d’environ 15-20 centimètres de haut. Les buttes sont aplaties sur le dessus pour former une sorte de trapèze à pente douce évitant l’érosion, et le plant est centré sur le plateau en concentrant le compost à son pied. Une méthode qui, si elle perdure, améliore les propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol. Le rendement moyen de ces billons améliorés a été de 19 tonnes par hectare, soit trois fois plus que la méthode traditionnelle.

Une concertation collective a permis de faire émerger d’autres facteurs pour améliorer la productivité de cette méthode traditionnelle. L’utilisation des déchets et des rejets des aliments des zébus, l’ajout de compost mûr dans les billons, l’utilisation d’une charrue collective ont été retenus et mis à l’essai. Pour en prouver l’efficacité, 50 groupements de paysans formés techniquement par AVSF l’ont appliquée à 6 hectares de parcelles pendant la campagne agricole 2016-2017.

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