Présente au Honduras depuis 1990, AVSF soutient les populations indiennes autochtones Lencas, en situation de grande pauvreté, en raison des discriminations et d’une agriculture en perte de vitesse. Les premières victimes sont les femmes et les jeunes.

8 personnes sur 10 en situation d’insécurité alimentaire

 

Dans la municipalité de Yamaranguila, la pauvreté et la vulnérabilité sont particulièrement préoccupantes : 8 personnes sur 10 n’arrivent pas à couvrir leurs besoins alimentaires. Le faible niveau de productivité agricole et de rentabilité explique l’indigence : les paysans sont dépendants des intrants chimiques, dont le coût ne cesse d’augmenter et qui continuent de dégrader les sols, tandis que l’accès aux financements restent limité.

Les jeunes, qui représentent la moitié de la population, ont peu d’opportunités d’emploi, sont généralement exclus des espaces de décisions et tentés par la migration vers les villes. Les femmes sont assignées aux tâches ménagères du foyer sans rémunération aucune, ni pouvoir sur la gestion des ressources des ménages.

Émancipation agroécologique

AVSF s’appuie sur l’agroécologie comme démarche d’émancipation pour les femmes et les jeunes : moins impliqués dans les systèmes agricoles conventionnels, ils et elles s’avèrent plus ouverts à l’expérimentation de nouvelles pratiques, respectueuses de l’environnement et créatrices d’opportunités économiques.

Les femmes et les jeunes s’approprient ces nouvelles pratiques par de la formation dans des écoles d’agroécologie mises en place par AVSF. Pour convaincre, des centres d’expérimentation organique permettent également de démontrer, en condition paysanne et résultats à l’appui, l’efficacité de l’agroécologie. Les producteurs et productrices sont ainsi encouragés à diversifier les cultures, participent à des concours de biodiversité (les paysans ou paysannes récompensés sont ceux qui apportent le plus de variétés), ils sont également formés à l’amélioration de la qualité et de la présentation des produits afin de les commercialiser en direct et vivre de leur production.

Des résultats probants

Une baisse des coûts de production de 60 à 70 %

Avec ces pratiques agroécologiques, 280 familles ont par exemple diminué l’usage d’intrants chimiques de 60 à 100 % pour la culture maraichère. Les coûts de production ont ainsi baissés de 60 à 70 %, améliorant ainsi la rentabilité. Par conséquent, les femmes et les jeunes s’intègrent mieux dans les circuits économiques locaux et voient leurs rôles valorisés dans leur communauté et auprès des autorités publiques. Au-delà des aspects économiques et sociaux, ces techniques conservent les sols des exploitations, qui s’adaptent mieux au changement climatique. L’agroécologie est dorénavant un objectif du plan de développement de la ville de Yamaranguila dans l’Intibuca.

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